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Raisin et sentiments
4 juin 2015

Pol-Roger : la gloire épernayle

porte

    Si nous avions pu prévoir notre succès, nous aurions pris une carte de vingt trajets entre Paris et Épernay… C’est la troisième fois que je vais au concours Pol-Roger avec mes deux coéquipiers : suite à notre victoire aux qualifications régionales en janvier puis à la finale nationale en avril, nous passons maintenant à la dernière manche, la finale internationale contre Oxford et Édimbourg. Les conditions de sélection ne sont pas tout à fait les mêmes pour l’équipe française (désignée parmi une vingtaine de grandes écoles de Paris, Lyon, Lille et Bordeaux) et ses homologues britanniques (Oxford vs Cambridge, Édimbourg vs Saint Andrews), qui ont en outre le droit d’amener trois accompagnateurs touristes et de participer à une audacieuse expédition à bicyclette dans le vignoble champenois... Mais pour toutes les phases des divers concours, le principe reste le même : six vins blancs, six vins rouges dégustés à l’aveugle et individuellement.

degustation

    Après avoir posé nos affaires au Best Western Hôtel de Champagne, nous faisons connaissance autour d’une dégustation de champagne dans la maison Pol-Roger, encore en travaux, mais dont le luxueux salon de réception est déjà disponible. Si le brut non dosé (« Pure ») me paraît moins équilibré que celui de Drappier, avec une finale assez austère, le Winston Churchill 2000 est décidément sublime, surtout lorsqu’il s’agit de terminer sa flûte sur le gazon ombragé qui m’a fait rêver à chaque visite. S’ensuit un festin à la carte au « Chapon fin », près de la gare : galette de pied de porc et ris de veau, crème brûlée au foie gras, magret de canard aux griottes, rognon flambé à la fine de Champagne, profiteroles au caramel au beurre salé… Janice, ma voisine de table, étudiante en psychologie à Oxford et passionnée de pâtisserie, demande comment font les Français pour manger si lourd et rester si minces. Ma réponse – ils passent le reste du temps à faire l’amour – la fait rire. Après cette excellente soirée jalonnée de grandes discussions sur James Bond et le scotch whisky, je rentre m’affaler à l’hôtel pendant que les plus endurants vont au bar s’achever à renfort de Winston Churchill et de Perrier-Jouët « Belle Époque ».

theatre

    Le lendemain matin, nous nous retrouvons comme les deux premières fois à l’étage du restaurant « Le Théâtre » pour le combat final… Au premier abord, les blancs nous paraissent plus typés, presque plus faciles que lors des précédents concours. Erreur, car il s’avérera bientôt – un peu d’autoflagellation ne peut pas faire de mal, au contraire, c’est bon pour la circulation – que j’ai pris un graves blanc pour du chardonnay de Bourgogne. La grande déroute arrive avec les rouges, sur lesquels l’immense majorité des participants font une contre-performance ; pour ma part, si je suis très fière de mon sans-faute sur le crozes-hermitage, je m’en veux beaucoup de ne pas avoir identifié le bandol. Il faut dire que les organisateurs nous ont tendu un petit piège en plaçant deux sauvignons parmi les blancs, deux pinots noirs parmi les rouges, d’origines différentes. À la sempiternelle visite des caves, guidée par Hubert de Billy en personne, succède le palmarès, énoncé en anglais avec l’accent inimitable de Kosta. J’avouerai tout de suite que, après un premier sursaut de joie, je ne me suis pas trop vantée de notre victoire, car c’est mon coéquipier Adrien qui, non content de se classer premier comme d’habitude, a mis entre lui et nos concurrents les trente points nécessaires pour nous hisser en tête du podium. Qu’à cela ne tienne, j’ai fait de mon mieux, et pour une novice qui ne déguste à l’aveugle que depuis six mois, mon score n’a rien de déshonorant !

 

blancs

rouges

    C’est ainsi que, sortant pour la troisième fois d’un somptueux déjeuner au champagne – thon rouge mariné, magret de canard, blanc-manger au fruits rouges –, nous reprenons le TER avec quatre magnums de champagne et les douze bouteilles de cette mémorable compétition. Je n’ai peut-être pas mérité un retour si triomphal, mais je me suis bien défendue, et avec un tel epic win(ston), on ne va tout de même pas Churchill la petite bête !

Churchill

 

 

 

 

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