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Raisin et sentiments
1 juin 2015

Winelab de Bettane et Desseauve : wine not ?

    À peine revenue de mes orgies dionysiaques à Bordeaux, je remets le couvert avec le Winelab de Bettane et Desseauve, un salon organisé depuis l’an dernier seulement à Paris, au Carreau du Temple. Parmi les stands où chaque domaine est affublé de tags tendance (« French Pride », « transgénérationnel », « vigneron connecté »…), je vois circuler les deux messieurs, entre interviews et serrements de pinces. Tandis que je parle avec Coralie de Boüard, un verre d’excellent saint-émilion à la main, Michel Bettane s’approche de moi et me gratifie d’éloges immérités : « C’est la relève, ça ! Elle en sait plus long que moi au même âge ! » Parmi les quatre-vingt-six vins que je déguste en guise de déjeuner ce jour-là [message de l’OMS : mangez, bougez, l’alcool nuit à la santé], j’en goûte quinze à l’occasion d’un atelier « Chronolab » à thématique Sud de la France, animé par Alain Chameyrat. Le principe de l’atelier – découvrir en une heure et demie une sélection de vins du salon présentés et commentés par un expert – n’est pas mauvais, mais je n’en tire pas grand-chose de plus que si j’étais allée déguster ces vins directement aux stands.

carreau_Temple

Comme d’habitude, j’ai fait une sélection de mes bouteilles préférées du salon, mais attention, ce ne sont pas les moins chères !

 

Alsace (blanc)

Domaine Paul Blanck, riesling Wineck Schlossberg, 2010 (19€) : du Grand Tasting au Winelab, le sourire de Philippe Blanck inonde les salons de sa cordialité. Le vin n’est pas mal non plus : très sec et minéral, avec des parfums caractéristiques de miel légèrement pétrolé et beaucoup d’élégance en bouche.

 

Bourgogne (rouge)

Domaine Daniel Rion et fils, nuits-saint-georges premier cru, Les Hauts Pruliers, 2012 (42€) : parmi un magnifique assortiment de grands bourgognes rouges de la Côte de Nuits, celui-ci se distingue par son nez intense, élégant (fruit rouge frais avec des notes boisées) et sa bouche superbe, grasse et longue. En 2008, le même cru présente des arômes d’évolution et une bouche fluide et veloutée.

 

Beaujolais (rouge)

Château du Moulin à Vent, moulin-à-vent, Croix des Vérillats, 2011 (26€) : bon millésime, bon terroir d’altitude, bonne maison. Le nez est floral et très mûr, avec un soupçon de la fameuse banane, la bouche est riche mais reste fraîche en finale.

 

Rhône (rouge et rosé)

Maison Brotte, châteauneuf-du-pape, Domaine Barville, 2012 (29€) : un nez très gourmand et mûr (confiture, caramel), une bouche suave, opulente et puissante. Lors de la dégustation au Chronolab, c’est plutôt le châteauneuf du Mas Saint Louis (Les Arpents des Contrebandiers) qui a été mis en avant parce qu’il ressemble à un pinot noir bourguignon… C’est un peu comme si on trouvait un gigot d’agneau délicieux parce qu’il ressemble à une brandade de morue ; pour ma part, je préfère qu’un châteauneuf ait le goût d’un châteauneuf.

Château d’Aquéria, tavel, 2014 (10,80€) : un rosé presque rouge grenadine, fait de grenache, mourvèdre, cinsault et autres. Le nez est très expressif, de la fraise aux fruits rouges confits. La bouche épicée, fruitée et vineuse ressemble beaucoup à un vin rouge. C’est un rosé bâti pour la gastronomie.

 

Italie, Piémont (rouge)

Pio Cesare, barolo, Ornato, 2008 (environ 70€) : j’adore les nebbiolos du Piémont, et celui-ci me paraît le plus somptueux parmi une dégustation de barolos et barbarescos épatants. Derrière un fruit très généreux (cerise) apparaissent les notes boisées (vanille, noix de coco) ; la bouche est puissante et chaleureuse – je dois avoir un faible pour les vins « virils », comme le disent ceux qui pensent encore en ces termes, et aussi des goûts de luxe…

 

Italie, Vénétie (rouge)

Roberto Mazzi e figli, amarone della valpolicella classico DOCG, Punta di Villa, 2010 (38€) : un vrai crève-cœur lors de cette belle initiation au valpolicella – encore une fois, je n’y connais presque rien en vins étrangers, et je ne demande qu’à combler cette lacune. Les raisins, passerillés en corbeilles, livrent des arômes opulents, pâtissiers, confiturés, avec une bouche d’une exquise générosité, qui contraste avec un tarif peu philanthrope. Tant pis, pour la moitié du prix, le valpolicella classique est tout à fait intéressant !

 

Portugal

Ici, une photo vaudra mieux qu’un long discours...

Taylors

 

    En définitive, le Winelab est intéressant, notamment parce qu’il permet de découvrir les nouvelles modes, certains domaines pas encore trop connus et des bons vins sans prétention (le prix des bouteilles étant indiqué sur le livret). Je n’ai pas eu de révélations fracassantes – sauf peut-être parmi les vins italiens hauts de gamme – mais c’est aussi parce que je n’ai pas pris le temps d’aller voir les lauréats du Challenge Prix Plaisir, des bonnes affaires à coup sûr. Bref, encore un salon sympathique, qui surfe un peu trop à mon goût sur la twittérisation de l’information, mais que voulez-vous, ce sont les hashtags qui créent les acheteurs…

 

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